Le vitrail Mazetier classé monument historique !

Patrimoine

La pièce maîtresse de Vendée Vitrail vient d’être classée parmi les monuments historiques. Aujourd’hui exposé dans l’église Saint-Hilaire, ce vitrail de 9 mètres de haut créé par Louis Mazetier était destiné au départ de la cathédrale Notre-Dame de Paris.

Qu’est-ce qu’un monument historique ?

Un monument historique est un immeuble ou un objet mobilier recevant un statut juridique particulier destiné à le protéger pour son intérêt historique, artistique, architectural, tech­nique ou scientifique afin qu’il soit conservé, restauré et mis en valeur.

La protection au titre des monuments historiques est graduelle. Dans le cas de la verrière de Louis Mazetier, la Commission Régionale du Patrimoine et de l’Architecture (CRPA) d’Ile-de-France a émis un avis favorable à l’inscription Monument historique et fait un vœu de classement. Le dossier a été présenté à la Commission Nationale qui a acté son classe­ment au titre des Monuments historiques le 26 juillet dernier. L’inscription valide un intérêt de niveau régional. Le classement valide un intérêt de niveau national. A ce jour, la verrière bénéficie de la protection Monument historique.

De Notre-Dame de paris à Mortagne

En 1935, Louis Barillet, maître-verrier français, lance un projet pour remplacer les vitraux de la nef de la cathédrale de Notre-Dame de Paris. Douze artistes y parti­cipent, dont Louis Mazetier, maître-verrier vendéen.

En novembre 1937, son travail est exposé dans la chapelle du pavillon pontifical à Paris, lors de l’exposition internationale des arts et techniques appliqués à la vie moderne. Son vitrail de 9 mètres de haut pesant plus de quatre tonnes est posé quelques mois dans la cathédrale Notre-Dame de Paris pour des essais. Il est ensuite mis en caisse, stocké puis « oublié » dans les tribunes de la cathédrale pour échapper à la Seconde Guerre mondiale.

Plus récemment, le service Patrimoine et Archéologie du Département de la Vendée retrouve et expertise ce vitrail grâce à Yves-Jean Riou, biographe de Louis Mazetier. La DRAC Ile-de France confie cette œuvre d’art au Département de la Vendée pour qu’il en finance la restauration, réalisée par l’Atelier Vitrail France basé dans la Sarthe.

Le vitrail, installé à l’intérieur de l’église Saint-Hilaire depuis 2018 échappe à l’incendie de Notre-Dame de Paris en 2019. Il est une composante remarquable du parcours de Vendée Vitrail permettant de découvrir l’art du vitrail.

Les douze verrières présentées à l’exposition universelle de 1937

Organisées dans les villes du monde entier depuis le milieu du 19e siècle, les expositions universelles sont de grandes manifestations commerciales et culturelles. Elles permettent de présenter les réalisations industrielles et technologiques des différentes nations.

En 1937, l’exposition internationale des arts et techniques appliqués à la vie moderne se tient à Paris du 25 mai au 25 novembre. Le vitrail fait partie d’un ensemble de 12 verrières destinées à la nef de Notre-Dame de Paris. Elles sont toutes créées de la même manière : les lancettes représentent des saints et les rosaces sont consacrées à des extraits du Credo, texte officiel de la profession de foi de l’église catholique. Sur l’œuvre de Louis Mazetier on reconnaît Saint-Bernard et Sainte Jeanne d’Arc et apparait la phrase « Je crois au Saint-Esprit ». Le spectacle projeté sur la verrière à Vendée Vitrail permet de mettre en valeur ces éléments.

En 1937, ces vitraux ne font pas l’unanimité, comme en témoigne un extrait du guide du pavillon pontifical de l’exposition universelle : « Ces verrières sont certainement une des plus remarquables parures du Pavillon Pontifical. Les verrières suscitent des polémiques. Certains critiques ennemis de toutes les tendances nouvelles, ont considéré que c’était un scandale d’installer des verrières “modernes” à Notre-Dame, ils les ont traitées de “cubistes“ ».

Qui était Louis Mazetier ?

Originaire de Saint-Michel-en-l’Herm, près de Luçon, Louis Mazetier a été cartonnier avant de devenir un maître-verrier reconnu. Il est l’une des figures éminentes de l’art sacré français des années 1930 à 1950. Son œuvre, à la fois originale et expressive, navigue entre plusieurs styles : expressionnisme, art afri­cain, cubisme.

Issu d’une famille de maçons creusois, il fait ses études à Fontenay-le-Comte, puis à l’école normale de la Roche-sur-Yon. Après une brève carrière d’instituteur, il entre en 1911 à l’école des beaux-arts de Nantes, puis en 1913 à l’École nationale des beaux-arts de Paris. A partir de 1922, il fournit à l’atelier du maître-verrier Jean Gaudin des cartons de mosaïques ou de vitraux pour orner une quarantaine d’églises. Il s’installe en 1929 pour travailler à son compte et contribue à la décoration d’une douzaine d’églises de Vendée.

Pour découvrir le vitrail, rendez-vous à Vendée Vitrail :
  • Juillet – août : du lundi au vendredi et jours fériés : 14h30 – 19h, samedi et dimanche : 10h-12h / 14h30-19h
  • Avril, mai, juin, septembre, octobre : mercredis, samedis, dimanches et jours fériés : 14h30-18h30